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Affichage des articles du 2016

Politique du caucus du PQ sur l’identité: Un compromis entre la lutte contre la discrimination… et la discrimination!

Le 24 novembre, le caucus du Parti québécois rendait publique un document d’orientation qui annonce ses intentions advenant l’élection d’un gouvernement péquiste en 2018 sur diverses questions concernant l’immigration, l’éducation, les signes religieux et autres sujets regroupés sous le chapeau de l’identité. Cette collection de mesures poursuit sur la lancée de la Charte des valeurs de 2013, tout en faisant des concessions significatives aux critiques qui avaient été émises à l’époque. Cependant, l’idée de fond demeure : l’État devrait pouvoir exercer diverses formes de discrimination tout en faisant la morale aux citoyennes et aux citoyens qui font de même dans la société. Cette politique incohérente n’augure rien de bon et devrait constituer un argument significatif à Québec solidaire contre toute alliance électorale ou gouvernementale avec ce parti. Discriminer un peu moins et plus tard D’abord, il faut reconnaître que le caucus péquiste met de côté ou remet à plus tard

L’assemblée constituante : pour une révolution démocratique

Les signes récents de recomposition du paysage politique [i] donnent une nouvelle urgence à la clarification de ce qu’on entend par assemblée constituante (AC) et du lien entre cette proposition politique et les efforts de renouvellement du mouvement indépendantiste. L’élection de Jean-François Lisée comme chef du PQ signale une autre mise en veilleuse de « l’option ». Mais les 10 000 voix pour Martine Ouellet et la persistance d’Option nationale indiquent que le camp des indépendantistes qui assument leur choix est encore bien en vie. L’arrivée dans le paysage du collectif Faut qu’on se parle , dont un des dix sujets de discussion est le renouvellement du mouvement indépendantiste est aussi un élément encourageant. Les États-généraux sur la souveraineté, à l’origine des OUI-Québec, avaient fait une place significative à l’AC dans leurs délibérations. On peut donc envisager une convergence indépendantiste progressiste autour d’une plateforme commune incluant l’assemblée constit

Faisons l’indépendance maintenant !

En réponse à Trump et à tout le reste, la révolution Québécoise est devenue une nécessité L’humanité semble se diriger dans une très mauvaise direction. Les États-Unis viennent de choisir le président le plus réactionnaire depuis longtemps à la suite d’une campagne qui a nourri le racisme et toléré la pire misogynie. À travers l’Europe, des partis xénophobes mobilisent le mécontentement de millions de personnes en blâmant l’immigration pour les problèmes causés par le capitalisme. Le traité de Paris sur le climat a été ratifié mais les engagements concrets des pays signataires ne suffiraient pas à atteindre la cible prévue. Tout indique que nous nous dirigeons vers une polarisation politique et sociale accrue avec un centre de plus en plus incapable de bloquer la montée de la droite radicale et des mouvements de résistance constamment sur la défensive. Le Québec n’est pas à l’abri de ces tendances lourdes. Les Libéraux appliquent une doctrine économique qui désagrège le tissu

Comparaison 2000-2016: Sous le soleil des États-Unis, rien de nouveau

Pour éclairer une analyse du phénomène Trump, il serait utile de comparer l’élection d’hier avec celle de Al Gore contre GW Bush, la dernière fois qu’un républicain apparemment sans beaucoup d’aptitudes sur les questions de fond a remporté la présidentielle grâce au collège électoral alors que son adversaire démocrate manifestement compétent était identifié à une administration de son parti installée depuis huit ans. Les données qui suivent sont issues du site du New York Times, à la rubrique des sondages de sortie des urnes (exit polls). Est-ce qu’on assiste à une profonde division selon les sexes ? Les accusation d’agression sexuelle et les propos sexistes du milliardaire, de même que la candidature sans précédent de HR Clinton pourraient le laisser croire. En fait, Trump a obtenu 53% du suffrage masculin et Bush avait obtenu précisément 53% de ce bloc de votes en 2000. S’il y a une division politique selon le sexe aux États-Unis, ça ne date pas d’hier. Une division des

Déclaration du Rassemblement pour la laïcité: Une guerre de mots pour interdire des symboles

Le court manifeste produit par le Rassemblement pour la laïcité (RPL) à l’occasion du débat sur le projet de loi 62 (sur la neutralité de l’État) frappe par son dénigrement envers certains concepts fort utiles et son recours à une série de termes mal définis. [i] Cette confusion sémantique permet aux auteurs de se donner des airs progressistes tout en faisant la promotion d’un projet politique profondément conservateur. Il en résulte un exercice de rhétorique peu convaincant qui ne servira qu’à rallier les personnes déçues de l’échec de la Charte des valeurs de 2013. L’art des guillemets Deux concepts sont rejetés catégoriquement par les signataires du RPL : l’islamophobie et le racisme systémique. En mettant ces termes entre guillemets, avec en plus l’adjectif « prétendu », on souligne à grand traits une volonté de nier les phénomènes sociaux qu’ils désignent. Cette technique a également été utilisée par les critiques de la mobilisation contre la culture du viol, comme le

Quelle unité en 2018 ? Mutations du paysage politique et perspectives pour la gauche

Le paysage politique québécois a longtemps été d’une grande simplicité. D’un côté se trouvait l’unité des fédéralistes , dans le Parti libéral ; de l’autre, l’unité des souverainistes dans le Parti québécois. Ce modèle a commencé à s’effriter après être arrivé au bout de cette polarisation lors du référendum de 1995. D’un côté, le rejet des accords de Meech et de Charlottetown par le reste du Canada rendait très peu crédible la perspective autonomiste (le fédéralisme renouvelé ou asymétrique), dominante pendant des générations. Le PLQ s’est fracturé en perdant un fragment qui a formé l’Action démocratique du Québec, un parti qui est demeuré marginal en raison du caractère plutôt utopique de son idée centrale : ne pas abandonner la revendication autonomiste. La majorité du PLQ est rapidement devenu le parti de l’acceptation passive du statu quo constitutionnel. De l’autre côté, le PQ a complètement intégré les dogmes économiques néolibéraux, avec le point tournant des Sommets

Le projet de loi 62 est complètement inutile

L’abandon par le gouvernement du volet du projet de loi 59 portant sur le discours haineux a permis à cette législation de progresser, moyennant cette amputation considérable, et éventuellement d’aboutir à une série de changements législatifs mineurs s’inscrivant dans la très vague politique de prévention de la radicalisation. Ce déblocage permet maintenant au projet de loi 62, sur la neutralité de l’État, de revenir dans l’agenda législatif. Déjà, les quatre partis à l’Assemblée nationale se positionnent sur le sujet, comme le relate un récent texte dans Le Devoir. [i] Voici où en est ma réflexion sur le sujet. [ii] Rien pour la laïcité Il n’apporte rien sur le plan de la laïcité. D’abord, il n’utilise même pas le mot, préférant la périphrase « neutralité de l’État » qui ne couvre qu’une petite partie de la définition du concept de laïcité. Cette vision tronquée n’est pas qu’une réponse à l’abus du terme par le gouvernement précédent, lequel se réclamait de la laïcité pour