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Articles

Affichage des articles du 2015

Sifflets à chien, portes ouvertes et autres mauvaises odeurs (réflexions autour de la campagne fédérale)

Le paysage idéologique est un domaine gazeux, fait de toutes sortes de substances, parfois vivifiantes, parfois étouffantes. C’est tout ce qui flotte dans l’air du temps. Parmi tous les courants atmosphériques de notre époque, il y en a un qui marque durement les esprits et est si présent qu’on en oublie souvent la mauvaise odeur: l’islamophobie. Nourrie par des siècles de colonialisme et d’orientalisme accumulés, extraite du sous-sol historique par un renouveau impérialiste et guerrier depuis septembre 2001, elle se répand dans tous les racoins de la pensée (et de la non pensée) occidentale et se mêle à tout, des grandes thèses universitaires aux sautes d’humeur dans les médias sociaux en passant par les stratégies politiques et la course aux sensations des médias. En bref, l’islamophobie se caractérise par un ensemble informe de préjugés, de thèses fumeuses, de théories de la conspiration et de racisme ordinaire ciblant un ensemble indéfini de personnes associées à tort ou à rai

Le plan énergétique du président Obama : Que du vent!

Le nouveau plan présenté en grandes pompes par le Président Obama, le 3 août dernier, vise à réduire les émissions de GES générées par les centrales électriques de 32% d’ici 2030 par rapport au niveau atteint en 2005. [i] Ce secteur économique compte présentement pour 31% des émissions produites aux les États-Unis. Les objectifs formulés par l’administration sont peu ambitieux, mal cachés qu’ils sont dans des lignes de communication vagues (réductions de GES « sur l’ensemble de la durée du programme », plutôt que sur une base annuelle, multiplication du recours à l’éolien, mais à partir d’un niveau négligeable aujourd’hui, etc.). Les énergies fossiles sont loin d’être abandonnées dans cette vision pour 2030 qui ressemble étrangement au statu quo. Nous avançons donc à grand pas, avec ce plan, vers un échec patent pour la grande conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra à Paris cet automne. Des objectifs tristement modestes Il s’agit du dernier volet d’un

Réflexions autour de la Grèce (2) : Des idées pour nous.

Les journées grecques de juillet, marquées par le référendum contre les offres européennes (le 5) et l’acceptation du 3 e mémorandum par le parlement (le 15), ont bouleversé le paysage politique et idéologique en Grèce mais aussi partout en Europe et même à l’échelle mondiale. Dans un premier texte [i] , nous avons présenté rapidement le contexte ayant mené à cette crise politique et esquissé quelques réflexions quant aux conclusions générales que nous pouvons en tirer.   Ici, nous mettrons l’accent sur des enseignements transposables à la situation québécoise et pancanadienne, incluant des perspectives stratégiques pour Québec solidaire. Le retour brutal de la question stratégique Il ressort clairement de l’expérience des six derniers mois en Grèce qu’un programme politique ou une plateforme électorale ne vaut rien sans une vision stratégique crédible quant à leur mise en œuvre. L’exemple de Syriza, qui a fait campagne à la fois pour mettre fin aux politiques d’austéri

Réflexions autour de la Grèce: Il n’y aura pas de réformisme radical en Europe

Le gouvernement grec qui a été formé suite à la victoire électorale de Syriza le 25 janvier avait promis de mettre fin à la cruauté absurde des mémorandums négociés par ses prédécesseurs avec les créanciers institutionnels du pays, la fameuse troïka composée du FMI, de la Banque centrale européenne (qui gère l’Euro) et de l’Union européenne (les autres gouvernements de l’Europe). Ces mémorandums avaient été imposés suite à l’explosion de la dette publique grecque, une conséquence directe de la crise financière de 2008. Le gouvernement social-démocrate de l’époque avait décidé de sauver les banques de la faillite (comme tous les autres gouvernements aux prises avec cette même crise à l’époque), ce qui devait conduire à une spéculation rapace sur les marchés financiers quant à la capacité de l’État grec à assumer de telles dettes, avec l’effet de cercle vicieux et de prédiction pessimiste auto-réalisée qui devait s’en suivre. La spéculation a fait bondir les taux d’intérêts sur la d

Le moment PKP ou la preuve par l’absurde

Le 15 mai 2015, les membres du Parti québécois ont non seulement choisi un patron comme chef, ils ont choisi LE patron ayant fait le plus de tort à la société québécoise au cours des vingt dernières années. La multinationale Québecor, sous la gouverne de l’héritier Péladeau, a été responsable pour les lock out de Vidéotron, du Journal de Québec et du Journal de Montréal, trois des conflits de travail les plus durs et les plus longs de notre époque. Plus encore, le résultat ultime du plan d’affaire de PKP a été de construire un empire médiatique intégré spécialisé dans la diffusion des pires médiocrités culturelles et de commentaires réactionnaires spontanés comme substitut à l’information. L’idée qu’un tel homme soit le mieux à même de mener le peuple québécois vers son émancipation nationale, face aux menaces de l’État canadien et au chantage des marchés financiers, est d’une absurdité sans nom. Qu’il soit sincère dans ses convictions souverainistes n’y change rien. Il appartient

Discours contre le projet de loi C-51

(Notes préparatoire au discours que j'ai prononcé à une manifestation contre le projet de loi C-51, devant les bureaux du Premier ministre Harper, le 14 mars 2015, en tant que porte-parole régional de l'Outaouais pour Québec solidaire) Qu’est-ce que nous apprend le projet de loi C-51? UN. Que le gouvernement Harper n’a aucun respect pour les droits de la personne et est prêt à tout pour augmenter les pouvoirs de la police et du SCRS. Pour eux, défendre les intérêts du Canada, c’est défendre les intérêts des grandes entreprises pétrolières minières, financières et autres basées au Canada, pas défendre les droits des personnes qui vivent au Canada. C’est faire construire des oléoducs à tout prix pour permettre l’expansion des sables bitumineux. Sur ce plan, ils sont sur la même longueur d’onde que le maire de Saguenay ou le Premier ministre du Québec : les écologistes et les autochtones sont des problèmes pour leurs projets économiques.  Ce n’est pas entièrement no