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Articles

Affichage des articles du août, 2013

Islamophobie et impérialisme

(Je reproduis ici un article qui avait été publié dans la revue À Bâbord, no 13, février-mars 2006. Ça fait donc plus de sept ans que j'interviens sur cette question. Le texte présente des arguments qui me semblent toujours essentiels pour se situer, à gauche, dans ces débats.) Depuis le début du colonialisme européen, l’orientalisme, ou la caricature des sociétés de civilisation musulmane, a été une pièce centrale de l’idéologie des conquérants. Les « Orientaux » étaient présentés comme vivant dans des sociétés figées, d’un autre âge, et incapables de « progrès » par leurs propres moyens. Ce qui n’a pas empêché les Britanniques de s’allier aux monarques et aux aristocrates pour contrer la montée des forces sociales qui auraient pu donner naissance à des concurrents capitalistes, en Inde et en Égypte, notamment [ 1 ]. Durant la longue période de conflits inter impérialistes de la Première guerre mondiale jusqu’à la fin de la Guerre froide, l’Orient est devenu un terrain parmi

Choisir entre deux Québec

« La liberté que je réclame pour moi, pour tous mes compatriotes, pour tous ceux qui pensent comme eux, je la laisse à tous ceux qui pensent autrement. » Louis-Joseph Papineau, discours électoral, 13 septembre 1827. Plusieurs ministres du gouvernement Marois ont évoqué la bataille pour l’adoption de la Charte de la langue française (loi 101) comme inspiration pour leur nouvelle bataille, cette fois en faveur de la prohibition des signes d’appartenance religieuse dans le secteur public. Si une bataille ressemble toujours à une autre bataille, le contenu de ces deux confrontations est bien différent. Dans le cas de la loi 101, il s’agissait de lutter pour une vision inclusive de la nation québécoise, pour l’intégration de jeunes de toutes origines dans nos écoles publiques, avec comme facteurs d’unité la langue commune et un même programme scolaire. Maintenant, au contraire, le PQ au pouvoir s’apprête à fermer la porte au nez de femmes musulmanes, d’hommes sikhs, et d’autres me