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Articles

Affichage des articles du 2010

Pour en finir avec la barbe

Le projet de loi 94, présentement à l’étude à l’Assemblée nationale, vise à obliger les personnes qui offrent ou reçoivent des services publics à le faire « à visage découvert ». Il s’agit de ne plus tolérer des pratiques marginales comme le port du voile intégral islamique. Mais qu’en est-il de la pratique fort répandue consistant à se cacher le visage derrière un voile capillaire permanent? Le gouvernement Charest devrait être clair dans ses intentions et indiquer que l’adoption de ce projet de loi signifierait la fin du port de la barbe dans la société québécoise. Cette pratique archaïque et éminemment sexiste constitue en effet une concession symbolique aux idéologues fondamentaliste, ainsi qu’un obstacle à l’identification des personnes, inacceptable dans une société laïque et démocratique. Il est bien connu que les hommes musulmans intégristes sont obligés de se laisser pousser une barbe. Tout le monde a en tête le visage hirsute de Oussama Bin Laden. Parfois, pour les fondamenta

Entente de principe du Front commun sur les salaires: Pourquoi il faut dire NON

L’entente de principe négociée au début de l’été entre les directions des trois grandes centrales et le Premier ministre Charest constitue un recul qualitatif pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs du secteur public et doit être rejetée activement. Cette entente est symptomatique d’un mouvement syndical menotté par le pessimisme des directions, pris dans un cul de sac stratégique et souffrant de l’absence d’une gauche syndicale organisée. Il n’est pas trop tard pour s’y opposer, et c’est pourquoi nous formons un réseau de syndicalistes pour le Non, notamment via un groupe facebook (http://tiny.cc/wgftj). Pas de protection du pouvoir d’achat Les augmentations garanties sont de 0,5% la première année, 0,75% la deuxième, 1% la troisième, 1,75% la quatrième et finalement 2% la dernière année de la convention. Il s’agit donc de 6% d’augmentation en cinq ans. En guise de comparaison, l’inflation a été de 8,3% au cours des cinq dernières années. On nous promet une hausse de 1% sup

Battlestar Galactica

Après les voyages, la musique et la politique québécoise, voici ma première chronique de télévision. La meilleure émission de télévision des dernières années, à ma connaissance, est la nouvelle série de Battlestar Galactica, réinventée par Ron Moore et David Eick. Cette série, diffusée entre décembre 2004 et mars 2009 sur le réseau Sci Fi aux États-Unis (Space au Canada) est beaucoup plus qu'une simple saga de science fiction. À première vue, on pourrait penser que c'est une série remplie de clichés, avec la grande blonde en robe rouge qui orne le premier coffret DVD, les vaisseaux spatiaux aux allures militaires et tout le reste. La série originale, diffusée à la fin des années 1970, était une sorte de dérivé télévisuel médiocre de Star Wars et n'apportait pas grand chose d'autre que du divertissement. Mais il ne faudrait pas se laisser induire en erreur par ces considérations. BSG, pour les intimes, est en fait la série dramatique la plus audacieuse de la télévision a

Impressions de Rome (I)

Durant l'été de 2008, Jessica et moi avons passé une dizaine de jours en Italie, dont cinq à Rome. Ma première chronique voyage portera sur cette ville extraordinaire. On a tous des images de Rome et tête par le cinéma, la télévision, les romans, etc. Mais rien ne nous prépare correctement pour la réalité. Quand on parcoure les rues de cet ancien centre du monde, on ne va pas tantôt dans des quartiers modernes, tantôt dans des vestiges de l'antiquité et parfois dans des zones évoquant la Renaissance. Tout ça est mèlé de la manière la plus imprévisible, comme si une "bombe de temps" avait explosé et conservé des bouts de toutes les époques sans plan préconçu. Un bon exemple de ce mélange est le petit colisée, modèle ayant inspiré l'autre, dont j'ai mis une photo ci-dessus. Un autre serait l'église construite à même l'emplacement d'un temple antique, en plein forum. Le quartier ou nous avons logé (et soupé) est Trastavere (littéralement: de l'au

Les mauvais calculs de Pauline Marois

Les phénomènes politiques n'évoluent pas selon les lois de la mécanique mais celles de la dialectique. Une de ces lois est que les changements qualitatifs et graduels finissent toujours par atteindre un nouveau seuil qualitatif et changent alors de nature. Une autre, liée à la première, est qu'une chose peut se transformer en son contraire. L'évolution du paysage politique québécois se fait aussi selon ces règles. Par exemple, la montée graduelle des appuis pour l'ADQ de la fondation du parti en 1993 jusqu'à l'élection de mars 2007 a mené à un changement qualitatif, soit l'accession de ce parti au statut d'opposition officielle. Aussi, ce phénomène s'est transformé rapidement en son contraire, soit la désafection encore plus rapide de la population pour ce parti, qui est passé de 30% des votes lors de ces élections à des intentions de vote autour de 7 ou 8% dans les sondages, trois ans plus tard, soit beaucoup moins qu'à ses débuts. La même chose

Trois films sur l'Irak

Plusieurs films dont l'action se déroule en Irak ont été produits aux États-Unis depuis le début de cette guerre, dont trois que j'ai vus récemment. Il s'agit de The Hurt Locker (gagnant de l'oscar du meilleur film), Green Zone et Men who stare at goats (Les hommes qui fixent des chèvres). The Hurt Locker est un film unique, une sorte de suspense intense autour du métier insensé des démineurs. Le personage principal est d'une témérité maladive, sans doute causée par une dépendance à l'adrénaline. Tout au long, on nous fait suivre les activités excessivement dangeureuses d'un petit groupe de soldats américains en plein coeur de l'Irak. On pourrait reprocher à l'histoire de se centrer sur l'expérience des solidats de la force d'occupation, et non des gens qui la subissent. Mais je ne crois pas à l'idée selon laquelle il faudrait toujours représenter principalement les points de vue des opprimés et des exclus. Celui des dominants (voir le Ni

Les travailleuses et travailleurs du secteur public veulent se battre et peuvent gagner

« Nous n’avons à craindre que la peur elle-même », F.D. Roosevelt Plusieurs facteurs convergent présentement vers une confrontation majeure entre les 475 000 syndiqué-e-s du secteur public et le gouvernement Charest. L’issue d’une telle confrontation pourrait bien être une victoire (partielle et temporaire, comme toujours) pour les travailleuses et les travailleurs. Ce qu’on n’a pas vu au Québec, dans le monde syndical, depuis la fin des années 1970. Les signes de l’affrontement sont de plus en plus clairs. Derrière la rhétorique diplomatique - venant tant du gouvernement que des porte-parole syndicaux - à l’effet qu’un règlement serait possible d’ici quelques jours, on peut voir les parties s’éloigner plutôt que se rapprocher. D’abord, la partie patronale a multiplié les demandes de toutes sortes aux tables sectorielles. Ensuite, le gouvernement n’a donné aucun signe de souplesse sur le plan financier. Au contraire, dans ses plus récentes interventions publiques, Charest lui-même anno

Genesis et Abba au temple de la renommée

La semaine dernière, deux de mes groupes préférés ont été intronisés au temple de la renommée du Rock: Genesis et Abba. Vous allez me dire: "quel rapport entre ces deux groupes, à part les années 1970?". Bien entendu, les style musicaux sont forts différents. Mais les deux ont eu une grande place dans ma vie de mélomane. J'écoutais beaucoup de Abba quand j'avais 11 ou 12 ans, chez ma mère, pendant qu'elle regardait la télévision. La découverte de Genesis s'est faite un peu plus tard, à la Polyvalente Deux-Montagnes, avec l'album Trick of the Tail, que j'ai découvert dans la nouvelle maison de mon père (les anciens propriétaires avaient laissé une bonne collection de vinyls), et Fox Trot, emprunté à un ami. Depuis lors, un de mes rêves est de chanter Supper's Ready en spectacle, ce qui va probablement se réaliser bientôt... Genesis est probablement le meilleur groupe de la vague "prog rock" britannique des années 1970. Je dis le meilleur p

Bienvenue sur mon nouveau blogue!

Mon ancien blogue, l'internationaliste, est disparu, probablement avec une compagnie de service Internet qui aura discrètement fait faillite. Alors me voici dans l'univers Google. Ça devrait durer plus longtemps... Le blogue précédent se voulait strictement un lieu d'entreposage virtuel de mes textes politiques, généralement publiés ailleurs. Cette fois-ci, en plus de quelques republications, je me promets d'écrire toutes sortes de choses strictement pour le blogue, sur une variété de sujets. Les commentaires sur l'actualité devraient être fréquents, mais il pourrait y avoir des critiques de films et de livres, des réflexions sur l'enseignement (ma profession) et autres inspirations du moment. Bonne lecture! Benoit Renaud Le 25 mars 2010